Le bois a toujours été utilisé dans la construction et de la rénovation, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur d’une maison. Ce matériau noble s’adapte à tous les styles architecturaux. Il a l’avantage d’être solide, ayant un excellent rapport résistance-poids, en comparaison aux d’autres matériaux comme le béton ou l’acier.
Le bois est un matériau durable. Une barque solaire de l’Égypte antique d’il y a 2 500 ans est toujours en excellent état de conservation. De même, au Japon, on peut encore trouver des temples en bois datant du VIIème siècle.
Les bois d’œuvre, s’ils ne sont pas traités, sont vulnérables aux attaques des insectes xylophages et des champignons. Ces fléaux sont très dangereux et peuvent porter préjudice à l’ensemble de la construction.
Les mérules, « la lèpre des maisons »
La mérule est un champignon très dévastateur, qui s’attaque aux bois d’une construction. L’excès d’humidité, supérieure à 20 %, le manque d’aération et la température entre 25 et 30° C favorisent son développement. Elle s’attaque aux bois, les déstructure complètement et les rend pourris. Le champignon envoie des spores microscopique dans l’air. Ces derniers se transforment en filaments, forment les mycéliums qui deviennent à leur tour des masses ouateuses (soyeuses).
À la fin de son processus de développement, la mérule se transforme en carpophore, c’est-à-dire, semblable à la partie supérieure de tous les champignons supérieurs. Le carpophore est de couleur rouille avec un contour blanc. À cette étape de son évolution, la mérule propage une énorme quantité de spores qui donnent naissance à d’autres champignons. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme « la lèpre des maisons ».
À part sa forte capacité de destruction, la mérule peut provoquer chez l’homme des réactions allergiques graves et des problèmes de respiration (bronchite, asthme, sinusite…)
Les régions les plus atteintes par la mérule en France
La propagation des mérules a connu une hausse vertigineuse entre 2005 et 2015. En effet, en 10 ans, le nombre de communes touchées par ce fléau a augmenté, de 500 à 2 284. Les régions les plus atteintes sont La Bretagne, le nord de la France, l’Île-de-France, Les Côtes d’Armor et le Finistère. On observe des cas de mérules dans des villes comme Tulle et Clermont-Ferrand (dans la Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes).
Que dit la loi sur le diagnostic mérule ?
Le diagnostic mérule n’est pas exigé en cas de vente de la maison. Mais un article a été ajouté à la loi ALUR (pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové) du 24 mars 2014, qui soumet le propriétaire-vendeur à une obligation de tenir informé l’acquéreur et aux responsables des préfectures de délimiter les zones à risque.
Traitement contre les mérules
Il existe deux types de traitement contre les mérules, généralement effectués par des sociétés d’hygiène et de services :
‒ les traitements préventifs,
‒ les traitements curatifs.
Les traitements préventifs
Des traitements préventifs peuvent être faits contre les mérules. Des gestes simples, comme le fait d’aérer les pièces d’eau, déshumidification à l’aide d’appareils pour des cas d’extrême humidité, la réparation de toute fuite et d’infiltration d’eau, imperméabilisation des bois de charpente.
Les traitements curatifs contre les mérules
Les traitements curatifs des mérules doivent être faits par des professionnels qualifiés. En effet, les spores de mérules sont extrêmement résistantes et le traitement requiert une injection par piquage de fongicide dans les bois et la maçonnerie.
Sechitec Hygiène, l’entreprise gennevilloise (dans les Hauts-de-Seine en région d’Île-de-France), agréé et certifié par le ministère du Logement et de la Ville est habilitée aux traitements préventifs et curatif des mérules.
Le coût des traitements des mérules
Le diagnostic mérules, qui consiste à détecter les traces de mérule dans la maison coûte entre 200 et 500 €.
Concernant le traitement hydrofuge des bois, le litre du produit coûte entre 6 et 10 €. Il faut 8 à 12 litres pour traiter 1 mètre cube de bois. Comptez à peu près 2 € par mètre carré, hors main d’œuvre, pour l’application des produits (pulvérisation, piquage des parties concernées, badigeonnage de l’ensemble des bois).
Le coût du traitement varie selon le type d’élément infecté (bois de charpente, poutres), l’endroit atteint (cave, grenier, combles…) et la surface à traiter.
Si le traitement est localisé, il faut prévoir entre 2 000 et 6 000 €. S’il s’agit d’un traitement d’une pièce entière, le coût est situé entre 7 000 et 12 000 €. Pour le traitement d’une charpente entière, le prix peut s’élever à 15 000 €, jusqu’à 70 000 € si des pièces ont besoin d’être remplacées.